Enfermés dans des wagons d’un train de marchandises, hermétiquement fermé, nous étions 100 par wagon, parfois plus..
Ce voyage a duré 3 jours et 2 nuits. Un épouvantable voyage.
La température devient insupportable. La soif se fait sentir, des discussions se développent. Il s’agit plutôt de disputes, et des coups sont échangés. Nous ne pouvons être tous assis, certains s’effondrent sur le voisin. On va essayer d’approcher au plus près d’une mince ouverture pour pouvoir mieux respirer, mais c’est impossible, personne ne veut céder sa place. Les plaintes de viennent de plus en plus fortes, on se piétine, les cris redoublent, puis l’asphyxie gagne… et fait lentement son œuvre.
Ces 3 jours et ces 2 nuits resteront gravés dans ma mémoire comme les moments les plus atroces de ma déportation… mais ce n’était que le début.
(Source : Témoignage manuscrit d’un résistant de 20 ans, déporté à Buchenwald)