La marche vers la guerre

A l’issue des traités de paix de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne se sent humiliée et il s’y développe un fort nationalisme qui se structure autour de l’idée de revanche. Dans les pays vainqueurs, c’est le pacifisme qui l’emporte.

De 1930 à 1939, la crise économique consécutive au krach boursier de 1929 secoue les nations. On assiste à un clivage entre démocraties et états totalitaires, conduisant à de fortes tensions internationales. Le réarmement caractérise alors la politique de nombreux pays.

30 janvier 1933 : en Allemagne, Hitler, qui est le chef du parti nazi, le NSDAP, est nommé chancelier. Il installe rapidement une dictature. La répression s’organise contre les juifs et les opposants au régime avec l’ouverture du premier camp de concentration de Dachau.

En 1935 : les lois de Nüremberg privent les juifs de la nationalité allemande et leur interdisent de se marier avec des non juifs. A partir de 1938, de très nombreux emplois leur seront fermés.

Mars 1936 : l’Allemagne nazie rompt son isolement en s’alliant avec l’Italie de Mussolini par l’Axe Rome-Berlin.

Mai 1936 : après la victoire électorale du Front populaire en France, coalition des forces de Gauche, le socialiste Léon Blum devient chef du gouvernement.

17 au 18 juillet 1936 : le général Franco et son armée nationaliste se soulèvent contre le gouvernement républicain espagnol. C’est le début de la guerre civile qui s’achève en janvier 39 par la victoire de Franco. 500 000 réfugiés espagnols arrivent en France.

Le 8 août 1936 : la France, l’Angleterre, l’URSS, l’Italie et l’Allemagne signent un pacte de non-intervention en Espagne. Ce pacte n’est respecté ni par Hitler, ni par Mussolini, ni par Staline.

1938 : comptant sur la passivité des démocraties face à la remilitarisation de la Rhénanie en 1936, Hitler se lance dans une politique d’annexions qui commence par l’Autriche. Lors de la conférence internationale réunie à Munich les 29 et 30 septembre, la France et le Royaume-Uni abandonnent la Tchécoslovaquie qui était pourtant leur alliée.

De nombreux opposants aux régimes dictatoriaux européens trouvent refuge en France, y compris des Allemands.

Septembre 1939 : la guerre éclate.

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Année 1939 : la déclaration de guerre

Le 23 août 1939, l’Allemagne signe avec l’URSS un pacte de non-agression : le pacte germano-soviétique.
Une clause secrète permet aux deux États de se partager la Pologne.

Sans déclaration de guerre, le 1er septembre à 4 h45, les forces allemandes envahissent le territoire polonais.
Le gouvernement polonais demande immédiatement l’intervention française et britannique.
Le 2 septembre, c’est la mobilisation générale en France.
Le 3 septembre, la France adresse un message à l’Allemagne déclarant qu’à partir de 17 heures, elle assumera ses obligations envers la Pologne. L’Allemagne ne répond pas : c’est la déclaration de guerre.

Des dizaines de milliers de réfugiés sont accueillis en Vendée, fuyant les troupes allemandes

Des dizaines de milliers de réfugiés sont accueillis en Vendée, fuyant les troupes allemandes

Répartition de réfugiés ardennais de Mézières dans différentes communes vendéennes

Répartition de réfugiés ardennais de Mézières dans différentes communes vendéennes

L’arrivée des réfugiés à partir de l’automne 1939 se poursuit tout l’été 1940

« La Roche-sur-Yon, juin 1940. Un soleil implacable dévore de ses rayons brûlants la cohue résignée qui passe en brinquebalant dans la rue Clemenceau, devant le Café de la Paix appartenant à mon père et dont l’enseigne, aujourd’hui, semble tragiquement ironique. Des automobiles haletantes, bondées d’hommes, de femmes, de moutards, de valises, de caisses, d’édredons et de linge en vrac, étouffent sous le matelas posé sur leur toit afin de les protéger des rafales de mitrailleuses tirées par des aviateurs diaboliques. […] Un piéton isolé pousse un vélo crevé sur lequel s’entassent couvertures et vêtements. Il suit machinalement un conducteur de brouette, sans même chercher à savoir où celui-ci le mène. Des hommes poussent des voitures d’enfant et des femmes passent, sac au dos. Des bonnes sœurs, cornettes avachies et godillots ferrés, jouent les pousse-cailloux, conduisant on ne sait où des gosses devenus des automates sans larmes. »

André Péchereau
Les Vendanges de Miranda
Éditions Le Cercle d’Or 1983

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