11 avril 1945, Buchenwald se libère.
« Les camarades s’embrassent, ils pleurent de joie la liberté est enfin conquise. Bientôt les premiers prisonniers allemands faits par nous arrivent au camp. Ils ont l’air affolés. Nous en trouverons même camouflés en détenus, comble de l’audace. Ils sont maintenant plats comme des « savates », eux si arrogants il y a une heure et qui nous frappaient encore. Ces bourreaux sont entre nos mains. Nous en ferons prisonniers comme cela près de 200.
La nuit tombe, les soldats restent à leurs postes pour surveiller les environs et prévenir toute surprise.
Le lendemain le commandant américain parle aux prisonniers et les félicite. Tous les hymnes nationaux retentissent. La Marseillaise n’est pas la moins belle. Tous les détenus sont rassemblés sur la place d’appel, sur cette place ou nous avons jadis souffert des heures et des heures, par des températures atteignant jusqu’à – 25°, presqu’à nu.
Combien de camarades sont tombés sur cette place pour ne plus jamais se relever. Ces pensées nous serrent le cœur. La minute est émouvante.
Voilà ce que fut notre libération. »
(Source : Témoignage manuscrit d’un résistant de 20 ans, déporté à Buchenwald)