« Les camps de concentration ont constitué un monde dément qui avait ses règles avec sa double hiérarchie – SS et certains détenus privilégiés- qui régnaient par la terreur.
Un monde atroce conçu pour l’extermination, soit par les chambres à gaz, soit à la suite d’expériences pratiquées sur les détenus traités comme des cobayes, soit par le travail jusqu’à la limite de leurs forces sous les coups incessants des S.S. et de l’encadrement du camp.
Un monde cruel créé pour provoquer, avant la mort, la déchéance physique des détenus, sous-alimentation, promiscuité effroyable, manque de sommeil, appels interminables sous la pluie, dans le vent, la neige avec le spectacle des pendaisons.
Monde inventé pour broyer les caractères et les personnalités : où la peur était omniprésente, la dégradation physique et morale inévitable, où l’homme n’était qu’un numéro, où les repères moraux ayant disparu, les règlements de compte se terminaient par mort d’homme. Un monde où on ramassait les cadavres dans les ordures avant de les entasser devant le crématoire. »
(Source : Discours du cinquantenaire de la libération des camps – La Roche-sur-Yon)