Le train stoppe enfin. La porte s’ouvre violemment et un ordre brutal nous invite à descendre.
Des soldats grimpent dans les wagons, matraque en mains. Ils frappent au hasard. Nous sautons sur le sol, dans la neige. Nous sommes reçus par d’autres soldats accompagnés de chiens qui mordent les jambes de ceux qui s’acheminent trop lentement, puis groupés, en hâte, dans une colonne lamentable…
Nous arrivons devant un immense portail. Nous appendrons qu’il s’agit de Buchenwald.
Nous laissons derrière nous les cadavres de nos camarades.
L’inscription que nous découvrons sur le portail en fer forgé –« Jedem das Seine »-, nous précise que notre place est bien dans ce lieu !
(Source : Témoignage manuscrit d’un résistant de 20 ans, déporté à Buchenwald)