Dans le camp de concentration de Buchenwald, devant les bâtiments de la cuisine, il y avait le chêne de Goethe.
C’était le seul arbre qu’il y eut à l’intérieur, et encore… il était mort. Il se dressait sur une surface rectangulaire gazonnée, entre la cuisine et le bâtiment des douches. Son tronc massif et ses branches dépouillées s’élevaient avec des formes bizarres comme des bras de candélabres.
Les détenus parlaient beaucoup de cet arbre. Il paraît que Goethe et Schiller venaient s’asseoir sous son ombre pour deviser en paix… Une légende assurait que lorsque cet arbre ne serait plus, l’empire allemand s’écroulerait.
Le 24 août 1944 les Américains bombardèrent les bâtiments de l’usine qui touchaient au camp ; des flammèches incendièrent le grand chêne mort, la prédiction étant, ainsi, réalisée.
Beaucoup de détenus s’empressèrent autour du tronc mort pour récupérer un éclat de bois, destiné à être conservé, comme un souvenir précieux.
(Source : Témoignage manuscrit d’un résistant de 20 ans, déporté à Buchenwald)