Maligny (Yonne) 1918 – 2012 Les Sables d’Olonne
Prisonnier réfractaire
Rosier-Henri, instituteur, est affecté en septembre 1939 au 403e régiment d’infanterie proche de la ligne Maginot où il devient sous-officier. Son unité est déplacée tout au long du front Est. Le 17 juin 1940, fait prisonnier par les Allemands près de Vesoul, il est enfermé au Stalag de Luckenwalde près de Berlin. Déjà, il connaît les wagons à bestiaux, la faim, le froid, les humiliations.
D’abord affecté dans un commando exploitant une sablière, il est envoyé dans une ferme d’État à Grünewald, où un journal de propagande allemande va changer sa captivité. Il y lit que, selon la Convention de Genève signée en 1929 par l’Allemagne, les sous-officiers peuvent ne pas être astreints au travail. Il refuse alors de travailler. Privé de nourriture, de courrier, menacé d’exécution, il ne renonce jamais.
En juin 1942, transféré au camp d’internement pour réfractaires de Kobierzyn (Pologne), il y restera deux ans et deux mois avec la faim, la soif, les maladies. Pour pallier l’ennui, peut-être le pire ennemi, il fait du chant, du théâtre, construit des maquettes… Devant l’avancée russe, transféré au camp de Sandbostel, il côtoie des déportés de Neungamme. Le 4 mai 1945, ils sont dix-sept camarades qui s’enfuient et arrivent à Paris le 8 mai par leurs propres moyens.
Lui sont décernées en 1954 la carte de Combattant Volontaire de la Résistance et en 1957 celle d’Interné Résistant.
