Dans le camp de concentration de Bunchenwald, devant les bâtiments de la cuisine il y avait le chêne de Goethe.
C’était le seul arbre qu’il y eut à l’intérieur et encore il était mort. Il se dressait sur une surface rectangulaire gazonnée, entre la cuisine et le bâtiment des douches. Son tronc massif et ses branches dépouillées s’élevaient avec des formes bizarres comme des bras de candélabres.
Les détenus parlaient beaucoup de cet arbre. Il paraît que Goethe et Schiller venaient s’asseoir sous son ombre pour deviser en paix… Une légende assurait que lorsque cet arbre se serait plus, l’empire allemand s’écroulerait.
Le 24 août 1944 les Américains bombardèrent les bâtiments de l’usine qui touchaient au camp ; des flammèches incendièrent le grand chêne mort. La prédiction se trouve ainsi réalisé, l’orgueilleux et brutal empire allemand allait être renversé.
Beaucoup de détenus s’empressèrent autour du tronc mort pour récupérer un éclat de bois destiné à être conservé comme un souvenir précieux.
Ainsi ce cendrier a-t-il été sculpté dans une des branches du chêne de Goethe et rapporté par Gaston Marceteau (Matricule 43296) détenu dans ce camp, présent lors du bombardement et qui en atteste l’authenticité.
A la Roche-sur-Yon , le 11 avril 2005 (60 ans après la libération du camp)
Signé G Marceteau