Sur le terrain, les réseaux de Résistance ne pouvaient ni ne devaient prendre le risque de constituer des dossiers individuels sur leurs membres : les dossiers de résistants conservés par le SHD ont donc été constitués après-guerre, pour assurer la reconnaissance officielle des actions de résistance.
La loi n’accorde pas le titre de déporté résistant à tous les déportés qui ont résisté mais uniquement à ceux qui ont été arrêtés ou déportés en raison d’un acte de résistance qu’ils ont commis (article 2 de la loi du 6 août 1948). L’article R. 319 du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre précise que le demandeur doit prouver « l’existence du lien de cause à effet entre l’acte qualifié de résistance […] et la déportation ou l’internement »
Un fichier des personnes disparues, déportées, internées a été constitué dès 1945, et progressivement complété par les déclarations des familles, les renseignements fournis par les prisonniers libérés, puis les informations arrivées massivement sous forme de registres, de listes ou de fiches. Le contenu est très disparate : parfois les fiches permettent de retracer toute l’histoire d’une personne pendant la guerre ; parfois elles ne donnent que des bribes de renseignements.
Se voir octroyer le statut de résistant déporté ouvrait droit à un certain nombre de reconnaissances de la Nation, et pouvait se révéler important dans le cadre politique de l’après-guerre.
Chaque déporté résistant a, ainsi fait l’objet d’attestations de la part de ceux qui avaient eu connaissance de ses activités, et, de même, a lui-même rédigé des attestations concernant d’autres déportés. Le certificat officiel validant les services faites au titre de la résistance et de la déportation permettait, outre la reconnaissance des activités faites pour la France, d’ouvrir des droits pour les bénéficiaires.