Auguste Péchereau ne cachait guère ses opinions gaullistes et antiallemandes, du moins dans les premiers mois de l’Occupation quand sa participation à la Résistance était nulle. Il faut dire que celle-ci, en 1940, n’existait pratiquement pas, mis à part certains réseaux mis sur pieds par quelques agents de la France Libre parachutés de Londres ou de gens comme Louis Renard de Poitiers qui fut l’un des premiers à fonder un mouvement ‘ex nihilo’.
Peu à peu, le laxisme relatif des premiers mois de l’Occupation où la collaboration était à l’ordre du jour, fit place à la trique et aux fusillades d’otages. Auguste, qui avait joué un rôle hostile lors de l’arrivée des Allemands à La Roche-sur-Yon, comprit qu’il devait désormais se mettre un bœuf sur la langue.
Puisque ses opinions antiallemandes étaient connues de ses concitoyens, elles devaient l’être nécessairement de la Kommandantur.
Le Café de la Paix devint, peu à peu, de ce fait, le quartier général des opposants de tout poil et des gaullistes impénitents.
Il arrivait parfois que des soldats allemands viennent traîner leurs bottes au Café. L’un d’eux avait sorti son révolver et s’était amusé à faire un carton sur l’un des lustres de la grande salle. Auguste n’hésita pas, et alla, dès le lendemain, porter plainte à la Kommandantur.
Il se fit rembourser la casse et obtint même les excuses du coupable.
Mouillé comme il l’était à cette époque dans la Résistance et agir de cette façon… il fallait le faire…
(Source : Manuscrit « Les Péchereau » – André Péchereau)