« Comment devenait-on résistant ?
En fait, on ne le devenait pas. On l’était ou on ne l’était pas.
Quand on ne l’était pas, c’était par indifférence. Ce pouvait être aussi par peur, ou, ce qui était plus grave, par aversion.
On l’était quand on souhaitait l’être, par écoute bienveillante, par encouragement et approbation tacite, puis par engagement concret, on devenait actif quand les circonstances s’y prêtaient.
En 1944, on le fut aussi par calcul.
De cette façon, on devenait Résistant actif lorsque la volonté de servir son pays était plus forte que la peur, et c’est ainsi qu’il y eut des résistants dans tous les milieux. La base de leur engagement reposait, en premier, sur des sentiments de civisme et de patriotisme, commandé par un irrésistible goût pour l’action. »
(Source : Discours du cinquantenaire de la libération des camps – La Roche-sur-Yon)